Du Havre à Sainte-Maxime, en passant par Dinard, Bénodet, la Trinité, Noirmoutier, la Rochelle, Arcachon, Collioure, etc., la question reste la même. Amarrer son Requin à une bouée nécessite un minimum de précaution.
C’est le cauchemar de n’importe quel requiniste et plaisancier : voir son bateau aller à la côte suite à la rupture de son amarre. Et malheureusement, quelques propriétaires de Requin l’ont déjà appris à leur dépend. A Noirmoutier par exemple, le non-initié ne sait pas forcément que les bouées mises à disposition peuvent facilement couper un simple bout, après quelques heures de ragage, pour peu qu’un petit vent d’est se lève pendant la nuit. Et le risque est le même partout ailleurs, quelles que soient les particularités locales de la météo et l’orientation de la zone de mouillage.
Il y a dans tous les cas, des choses à faire et à ne pas faire. Au rang des choses à éviter : frapper un bout d’amarrage directement sur l’anneau situé sur la bouée. Même si ce genre de bouée est de plus en plus rare, il en existe encore, et il est bien (trop) tentant de se servir de cette anneau pour y arrimer un bout. Pratique, rapide, cette solution risque de vous coûter cher ; l’anneau en question n’étant pas suffisamment solide pour supporter les tractions répétées d’un Requin…
Sécuriser la manille
La bonne option est plutôt de regarder sous la bouée. Comme vous pouvez le voir dans le diaporama ci-dessous, la chaîne principale d’un mouillage est le plus souvent équipée d’un émerillon à sa tête sur lequel est amarrée la bouée. C’est sur la tête de cet émerillon que l’on vient maniller un gros bout épissé autour d’une cosse en inox. On prendra soin par la même occasion de sécuriser la manille au moyen d’un fil de fer afin d’éviter qu’elle ne se dévisse sous l’effet de la houle et du courant.
A l’autre extrémité, sur le bateau, le bout passant par un chaumard non « agressif », c’est-à-dire sans angle vif, est tourné sur un fort taquet ou une bite au moyen d’un noeud de cabestan. Si votre chaumard présente des angles susceptibles de couper votre bout d’amarrage, pensez alors à protéger ce bout par une gaine de plastique, type tuyau d’arrosage.
Une fois, le dispositif dûment mis en place, sous l’eau, le ragage se fait métal contre métal. L’émerillon joue parfaitement son rôle en permettant au bateau d’éviter au courant ou au vent, en fonction des marées.
Le choix du noeud de grappin
Il est bien entendu possible de doubler cet amarrage pour plus de sécurité. Surtout si vous comptez laisser votre bateau au mouillage pendant une longue période sans surveillance. Cette sécurité supplémentaire est alors frappée et tournée au pied du mat.
Une alternative consiste à utiliser le nœud de grappin. Le but est d’éviter le ragage du bout sur l’émerillon de la bouée. Pour ça, on va effectuer d’abord un tour mort autour de la bouée, puis effectuer une demie clé en passant le dormant dans le tour mort. On sert alors fortement, puis on refait une ou plusieurs demies clés normalement.
Plus le bateau va tirer, plus le tour mort va serrer la première demie clé sur la bouée. Le ragage est alors évité. Par sécurité, frappez deux bouts de la sorte avant d’aller vous coucher. L’assurance de passer une nuit sans cauchemar.
Philippe Archambeaud