Alors que je n’avais que 8 ans, je suis parti en Finlande avec mon père Guillaume Fradet, Bruno et Patricia Tantet, Charles Archambeaud, Matthieu Hennebert et Didier Lorber pour disputer le Championnat du Monde de Requin.
Nous sommes partis en juin (ce qui ma permis de sauter quelques jours de cours). Après un lever aux aurores nous nous donnons rendez-vous à l’aéroport pour partir près de Helsinki dans un lieu splendide rempli d’îles, ce qui retient la chaleur et permet d’avoir une eau à 20° !!! Quand nous arrivons, nous recevons un SMS des finlandais nous disant « Take the boat and have fun ». Nous nous empressons de nous rendre au port et de prendre un requin par équipage puis mettons les voiles.
Premier changement que nous remarquons immédiatement, il n’y a pas de bastaques (ce sont des requins plastiques haj 2000, faits sur le moule Moinard utilisé maintenant par « So much yachting ») et au lieu des barres d’écoutes situées au milieu du cockpit qui gênent pour chaque déplacement sur le bateau, il y a une tourelle centrale ce qui est beaucoup mieux d’un point de vue esthétique et pratique. Autres différences à noter, les finlandais ont placé des tubes sur le bord de la bôme ce qui permet d’enfiler le tangon dedans, ainsi on n’est plus obligé de le laisser à l’avant et il ne gêne donc plus le génois quand il faut virer (une astuce reprise ensuite par quelques Requins français).
Après cette journée d’entrainement, nous retrouvons les finlandais qui nous expliquent les règles du mondial :
- dans cette compétition, deux équipes de français s’opposent à deux équipes finlandaises et deux allemandes.
- chaque rencontre est constituée de 3 manches maximum (le gagnant étant le premier arrivé à 2).
- pour gagner une manche, il ne faut pas arriver dernier. Ainsi, même si une équipe d’une nation x arrive première alors que la deuxième équipe de la même nation arrive quatrième, ils ont perdu.
Le 1° équipage français est constitué de Bruno, Patricia et Didier. Le second est constitué de Guillaume, Matthieu, Charles… et moi. Pour la petite anecdote, nous avons regardé le quart de finale de la Coupe du Monde opposant le Brésil à la France dans un bar. Au bout de 5 minutes nous avions fait fuir tous les autres clients qui en avaient marre de nous entendre crier (je ne vous raconte pas quand Henry a marqué).
Ne me souvenant pas de toutes les manches, je ne vous en raconterai qu’une seule qui m’a marquée.
Nous sommes le troisième et dernier jour du championnat et sommes opposés aux Finlandais pour la troisième fois. Seule une légère brise gonfle nos voiles, ce qui n’empêche pas le Comité de lancer un parcours banane. Nous nous élançons et prenons rapidement une légère avance. Mais le vent est, et sera toujours capricieux. Alors que nous finissons le deuxième bord de spi et nous préparons à entamer le dernier bord de travers, le vent nous quitte et le Comité décide de raccourcir le parcours. Nous ne nous en apercevons pas et franchissons la ligne d’arrivée sans nous en rendre compte. A ce moment là, le deuxième bateau français était dernier et, s’il n’était pas allé chercher du vent au large, notre première place n’aurait servi à rien. Ce choix s’avéra payant et le vent gonfla leurs voiles. Il dépassa donc les Finlandais ébahis et passa de la quatrième à la deuxième place. Nous remportons cette manche !!!!
Nous terminons deuxième au classement général derrière les Finlandais et devant les Allemands.
Victor Fradet
Bravo Victor,
Quelle expérience et bien vu ton post !
Méfie toi de M.H 😉
Oui tu as raison, cet homme est dangereux. D’ailleurs Victor, prudent, ne raconte pas sa baignade impromptue…